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Episode 2 : Piscine de la colle

Publié le par Emma Ponthier

 Episode 2 : Piscine de la colle



La piscine de la Colle abrite elle aussi quelques spécimens intéressants. Nous nous intéresserons de plus prêt au fou furieux et ensuite au malade aux deux montres.
Le fou furieux est une montagne de muscle au regard de tueur. Son visage disgracieux est à moitié masqué par une barbe, ce qui est un mal pour un bien. Dans sa ligne d’eau, rien de l’arrête. Je ne sais pas s’il a un train à prendre mais il semble très pressé. Adepte de la culbute (Définition : c'est le virage qui fait gagner le plus de temps parmi les différentes nages en natation. Il est très technique, et doit être effectué rapidement. Il demande une bonne coordination de plusieurs mouvements simultanés, et la maitrise de la respiration pendant toute la durée du virage. ), il économise chaque seconde en repoussant l’eau quitte à noyer toute personne essayant de s’en approcher. Il a toujours des palmes et d’énormes plaquettes pour être sûr de battre des records. Si par malheur il vous bouscule, il vous lance encore un regard de tueur prêt à commettre l’irréparable. Il représente l’antipathie personnifiée, la muflerie dans toute sa puissance, le mâle prétentieux, abjecte, méchant et repoussant. Après avoir enquiquiné tous les nageurs dans la ligne de palmes, il sort et jetant un dernier regard de mépris, il s’éloigne enfin du bassin non sans avoir arrosé les gens par une dernière brasse papillon rappelant Moise ouvrant les eaux pour laisser passer son peuple. Un voyage au pays du sourire lui serait favorable mais il semble être bien loin de s’en donner les moyens.


Le malade aux deux montres est un spectacle permanent à lui seul. Il a une montre à chaque poignet et il vérifie à chaque longueur le temps obtenu. Une fois la première longueur effectuée, il vérifie le temps et pousse un cri rauque. S’en suit un râle inquiétant. Il refait la longueur dans l’autre sens et là, racle de la gorge bruyamment et expectore un joli glaviot. Le crachat se déplace de ligne en ligne, flottant au gré des flots. Je me dis toujours à ce moment, non Emma, ne bois pas la tasse. Je slalom alors entre les diverses déjections humaines…pensant à la théorie de Darwin, imaginant le malade aux deux montres sautant d’arbre en arbre ou à la recherche d’une cacahuète…


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